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Défendre l'environnement

eau potable

L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (3)

2 Août 2020 , Rédigé par ADENY Publié dans #eau potable

Types de molécules :

 

On peut trouver dans l’eau la molécule qui a été épandue sur les cultures c’est la molécule mère. Soumise au soleil, à l’eau, aux bactéries et champignons du sol, la molécule se transforme. On obtient ainsi des produits de dégradation de la molécule mère appelés aussi métabolites. Les métabolites peuvent avoir un profil toxicologique préoccupant.

L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (3)L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (3)

Quelques pesticides courants:

 

* Atrazine, de la famille des triazines et ses principaux métabolites atrazine déséthyl  et atrazine déisopropyl : L’atrazine est un désherbant, interdit en France depuis 2003. On continue de trouver les métabolites de l’atrazine, molécules chimiquement très stables dans l’environnement.  On peut trouver aussi d’autres triazines : simazine ou terbuthylazine. Les triazines peuvent perturber le développement neurologique des fœtus. Ils sont potentiellement impliqués dans les cancers du sein et de la prostate.

 

* AMPA, (acide amino-méthyl-phosphonique) c’est un métabolite du Glyphosate molécule mère du RoundUp et de nombreux autres désherbants. Certaines lessives génèrent de l’AMPA et les stations d’épuration retiennent très mal cette molécule.

 

*  Glufosinate, désherbant total fonctionnant comme le glyphosate par contact foliaire. Pas de métabolites connus à ce jour. 

 

* Alachlore, métazachlore, métolachlore, dimétachlore... sont des désherbants du colza. Famille des chloroacétamides. On trouve essentiellement leurs métabolites ESA, OXA, CGA... le CGA369873 est un métabolite du dimétachlore.

 

* Métaldéhyde : C’est la substance active des anti limaces (granulés bleus). [Pour vos jardins, utilisez de préférence un anti limaces au phosphate ferrique, peu toxique pour l’environnement, ou des répulsifs]

 

* Diuron : Produit herbicide, interdit en usage agricole en France depuis 2003. Il est encore utilisé comme anti algue et anti mousse dans les peintures de façades.

 

* Anthraquinone : Produit de la famille des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Substance qui peut provenir de plusieurs sources : Goudrons, brai de houille, peintures bitumineuses anticorrosion, enduits étanches, fongicides, répulsifs pour corbeaux et corneilles... La plupart des produits à usage agricole contenant de l’anthraquinone ont été interdits en France en 2010.

 

* Chlorpyrifos : Insecticide utilisé sur fruits et légumes. Classé génotoxique et perturbateur du développement neurologique des fœtus. Sa licence expire en 2020. Elle ne sera probablement pas renouvelée.

 

* Chlortoluron, isoproturon, bentazone, quinmérac, dicamba, dichlorprop, metocrop, aminotriazole... : herbicides.

 

* 2,4-D (petit nom du 2,4 Dichlorophenoxyacétique) : Désherbant pour graminées et gazon. C’était l’un des composants de l’agent orange utilisé comme défoliant pendant la guerre du Viêt-Nam. Considéré comme perturbateur endocrinien (PE) dans certains pays...

 

* Prosulfocarbe : Désherbant utilisé sur céréales d’hiver et pommes de terre. Très volatil, il peut contaminer les cultures environnantes. Depuis 2018, il est interdit à moins de 500m de cultures non cible (vergers, cultures maraîchères, plantes aromatiques et médicinales).

 

L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (3)L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (3)

Molécules provenant du traitement ou de la distribution de l’eau :

 

Le chlore utilisé comme désinfectant provoque des réactions chimiques avec la matière organique naturelle de l’eau. On obtient ainsi des trihalométhanes, (THM).Ces substances contiennent des halogènes chlore ou brome. Dans l’eau, on peut trouver : chlorodibromométhane, bromodichlorométhane, chloroforme et bromoforme. 

 

L’aluminium peut être d’origine naturelle ou provenir des traitements pour éliminer les molécules organiques et clarifier l’eau. Pour l’eau de distribution, le code de santé publique a fixé la limite admissible à 200 µg/L. L’aluminium pourrait être impliqué dans les maladies neurodégénératives.

(Suite dans la section 4 de l'article)

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L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (2)

2 Août 2020 , Rédigé par ADENY Publié dans #eau potable

Comment extraire les informations pertinentes : Pour extraire les données, il faut un ordinateur avec liaison Internet, un traitement de texte (Word ou équivalent) et un tableur (Excel ou équivalent).

 
L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (2)L'eau potable: Tentons d'y voir plus clair. (2)

Pour se connecter à la base de données du ministère : taper qualité eau potable dans votre moteur de recherche. Connectez-vous sur le site :

https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau

 

* Sur la carte interactive, choisir la région puis sélectionner le département et enfin la commune qui vous intéresse. 

 

Si le résultat d’analyse qui s’affiche n’est pas une physico-chimique complète, continuez votre recherche avec  bulletin précédent.

 

* Sur le document officiel sélectionnez le tableau "date de prélèvement, commune..." copiez, et collez dans votre traitement de texte.

 

Procédez de même manière pour le tableau "conclusions sanitaires, conformité..."

 

Sélectionnez toutes les lignes du tableau sur les trois colonnes :"paramètre, valeur, limite de qualité", copiez, collez dans votre tableur.

 

* Dans le tableur, sélectionnez toutes les valeurs numériques de la colonne "valeur" et effectuez un tri par valeurs décroissantes. Les informations intéressantes commencent à la ligne "Total des pesticides analysés". Vous trouverez au dessous la liste des pesticides quantifiés, ceux dont on a pu doser la présence dans l’eau. Eliminez les éventuelles lignes indésirables, celles qui ne comportent pas "limite de qualité ≤0.1µ/L".

 

 * Sélectionnez dans votre tableur le tableau que vous venez d’obtenir, il ne comporte plus que les informations utiles. Copiez le et collez le dans votre traitement de texte.

 

Le dosage des nitrates est accessible dans d’autres analyses. Ce sont des molécules naturelles dans l’environnement, mais dans l’eau, les nitrates proviennent quasi exclusivement des engrais azotés. On peut ajouter cette ligne au tableau. 

 

Après quelques petites manipulations vous devriez obtenir un résultat ressemblant aux tableaux ci-dessous. 

 

Date du prélèvement

17/12/2019  10h05

Commune de prélèvement

XXXXX

Installation

XXXXX

Conclusions sanitaires

 

Eau d'alimentation non-conforme aux limites de qualité à cause de la teneur en pesticides qui dépasse les 0,5 µg/l. En attendant le renouvellement du système de filtration de la station, la consommation de l'eau doit être interdite aux femmes enceintes et aux nourrissons.

Conformité physico-chimique

non

 

Paramètre

 

Valeur

 

Limite de qualité

 

TOTAL DES PESTICIDES ANALYSÉS

 

1,152 µg/L

 

≤ 0.5 µg/L

 

ESA METAZACHLORE

0,296 µg/L

≤ 0.1 µg/L

OXA METAZACHLORE

0,266 µg/L

≤ 0.1 µg/L

MÉTALDÉHYDE

0,200 µg/L

≤ 0.1 µg/L

OXA METOLACHLORE

0,131 µg/L

≤ 0.1 µg/L

ESA METOLACHLORE

0,106 µg/L

≤ 0.1 µg/L

CGA 369873

0,102 µg/L

≤ 0.1 µg/L

ATRAZINE DÉSÉTHYL

0,034 µg/L

≤ 0.1 µg/L

ANTHRAQUINONE (PESTICIDE)

0,010 µg/L

≤ 0.1 µg/L

ATRAZINE

0,007 µg/L

≤ 0.1 µg/L

 

NITRATES (EN NO3) (7/09/2019)

37,3 mg/L

≤ 50 mg/L

 

 

 

 

Comment interpréter  ces résultats :

 

Si vous avez bien extrait les données, la somme des valeurs des différents pesticides mesurés doit être égale à la valeur "total des pesticides analysés". Les normes de qualité stipulent que :

 

Pour chaque molécule de pesticide on ne doit pas dépasser 0,1µg/L.

Le total des pesticides ne doit pas dépasser 0,5µg/L.

La dose de nitrates ne doit pas dépasser 50mg/L.

 

1µg/L : 1 microgramme/litre = 1 millionième de gramme par litre

 

 

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L'eau potable: tentons d'y voir plus clair. (1)

2 Août 2020 , Rédigé par ADENY Publié dans #eau potable

Ressources d’eau brute : Les eaux brutes peuvent être des eaux de surface : plan d’eau, rivière, ou des eaux profondes : source ou forage.

 

Traitement des eaux brutes Avant d’être distribuées au robinet, les eaux brutes subissent des traitements. La chloration, systématique sur tous les captages, détruit microbes et bactéries. On peut la remplacer par une exposition aux ultra-violets. Quand les eaux brutes contiennent molécules chimiques indésirables ou particules en suspension (eau turbide), elles font l’objet de traitements complémentaires : filtration au charbon actif ou filtre à sable. Dans certains cas, on peut traiter par floculation, décantation, ultrafiltration ou osmose inverse.

 

 Contrôles de qualité Ces contrôles sont prescrits par l’ARS, Agence Régionale de Santé. Les analyses sont effectuées sur les eaux brutes et sur les eaux traitées qui seront délivrées aux robinets.

L'eau potable: tentons d'y voir plus clair. (1)L'eau potable: tentons d'y voir plus clair. (1)

Types d’analyses :

* Analyse bactériologique : Dose les bactéries, le chlore, l’aspect, l’odeur... Ces analyses sont généralement conformes, sauf défaut de chloration.

 

Analyses bactériologiques étendues : On trouve les mêmes informations que dans une analyse bactériologique simple mais ces analyses dosent aussi les pesticides les plus fréquents. Les pesticides sont repérés par ≤ 0,1µg/L (inférieur ou égal à 0,1 microgramme par litre) dans la colonne "limite de qualité".

 

Analyses physico-chimiques : Ces analyses peuvent répertorier jusqu’à 400 molécules chimiques de toute nature, classées par ordre alphabétique : pesticides, minéraux, métaux, solvants, produits chimiques industriels comme les PCB (Polychlorobiphényles), composés halogénés (contenant chlore, brome, iode ou fluor), produits de réaction du chlore avec les molécules organiques...

 

Elles sont incompréhensibles par des personnes n’ayant pas de solides connaissances en chimie et rien n’est fait pour les rendre accessibles.

 

Fréquence des analyses physico-chimiquesVarie selon le débit de la source et le nombre d’habitants desservis. Entre une fois tous les deux ans pour les petites sources et une fois par mois et plus pour grandes villes. 

 

Cadre légal Les analyses d’eau doivent être accessibles à tous les citoyens dans les mairies. Même si vous n’êtes pas en capacité de comprendre tous les détails, vous pouvez lire l’avis de l’ARS en début du document. Exigez que ces documents soient disponibles sur les panneaux d’affichage communal.

 

Protection des captages Afin d’éviter que des molécules chimiques indésirables se retrouvent dans l’eau, les captages doivent être protégés.

L'eau potable: tentons d'y voir plus clair. (1)L'eau potable: tentons d'y voir plus clair. (1)

Tous les captages doivent faire l’objet d’une DUP (Déclaration d’Utilité Publique).

 

* La DUP est matérialisée sur le terrain par un Périmètre de Protection Immédiat (PPI), zone close qui protège les installations de pompage et de chloration. Aucun produit chimique n’est autorisé dans ce périmètre.

 

* Autour du PPI, est instauré un Périmètre de Protection Rapprochée (PPR). Dans ce périmètre, des prescriptions réglementent les activités polluantes : Dépôts de tas de fumier, utilisation de pesticides, rejets de polluants industriels, conformité des assainissements individuels et collectifs... 

 

* Dans les cas de nappe phréatique très étendue et vulnérable, un Périmètre de Protection Éloigné (PPE) peut être instauré. Dans cette zone, certaines activités polluantes peuvent être interdites ou restreintes.

 

Les captages dits prioritaires ou classés Grenelle font l’objet d’une étude BAC: Étude de Bassin d’Alimentation de Captage

 

 * La première opération consiste à définir la surface qui contribue à alimenter  le captage appelée aire d’alimentation du captage.

 

* Sur cette zone, on recherche ensuite tous les risques potentiels de pollution : Pesticides, rejets industriels, assainissement individuels défaillants... 

 

* Sont détectés aussi tous les secteurs vulnérables, ceux dans lesquels une pollution de surface atteindra rapidement l’eau de la nappe.

 

 * La dernière phase consiste à négocier avec les industriels, les gestionnaires d’infrastructures et les agriculteurs, des changements de pratique, pour bannir tout rejet polluant dans ces zones. Dans l’idéal, sur zone vulnérable, on ne devrait autoriser qu’agriculture biologique, pâturages permanents ou couverts forestiers.

 

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